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«Il y a des gens qui, quand vous les rencontrez, vous avez le sentiment d'être face à vous-même.»
Ghada Al-Samman

 

 

Pour les 150 prochaines œuvres du projet « Je crois fermement en notre droit d'être frivoles », je mène un projet de broderie, dans l'espoir de réunir émotionnellement les familles syriennes dispersées, les individus et les amis. Je le mène aussi comme moyen pour chacun, de broder ses rêves et ses aspirations. L'aspect le plus important du travail est de rencontrer toutes ces personnes, de faire leurs portraits, d'écrire nos conversations et donc d'enregistrer nos rencontres. Bien que ne concernant pas explicitement la crise, ces rencontres en sont le témoin, ainsi que celui de la vie en Syrie avant 2011. La plupart des personnes que j'ai rencontrées à Beyrouth sont maintenant parties en Europe par voie maritime ou aérienne. Je voudrais rencontrer ces personnes ou les membres de leur famille, dans leur nouvel environnement, et enregistrer encore une fois nos rencontres avec des croquis et des notes. Ces croquis et ces notes seront ensuite transformés en œuvres brodées.

 

 

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Mounira Al Solh, Refugee Camp, Norway, from I Strongly Believe in Our Right to Be Frivolous. Courtesy the artist and Sfeir-Semler Gallery Beirut & Hamburg.
Mounira Al Solh, Refugee Camp, Norway, from I Strongly Believe in Our Right to Be Frivolous. Courtesy the artist and Sfeir-Semler Gallery Beirut & Hamburg.

 

 

En réalisant cela, j'aimerais croire que la broderie rassemble les gens, les idées, les éléments importants et les objets. Vous pouvez vous servir tout simplement d'une aiguille et d'un fil de n'importe quelle couleur fascinante que vous choisirez. Vous pouvez apporter tout ce que vous voulez et le transformer en une autre chose après couture. Broder c'est également modeler ; non seulement vous pouvez rassembler différents éléments, mais vous pouvez aussi les faire exister. Ils seront cousus sur une surface de coton blanc cassé. Je ne me soucie pas vraiment de la technique ou de la méthode de couture; je préfère le chaos dans la couture et son utilisation comme moyen d'expression dans ce cas, ou comme je l'ai mentionné plus tôt, pour faire des choses ensemble et pour assister à l'indicible. Il ne s'agit pas de commémorer une région à travers ses styles de couture, ni « l'identité » d'un style de broderie.

Je prévois de transformer les dessins en portraits cousus, en y brodant des objets, des phrases et des pensées, et même des aspirations et des récits de fiction, chaque fois que possible. Le parcours d'un fil, passé dans une aiguille, même s’il est chaotique, crée un peu d'ordre car il est répétitif, permettant ainsi à ce processus de « témoignage » d'exister. Témoigner c'est être présent dans un endroit, au moment où advient l'incident dont nous sommes témoins. De la même manière, le fil se dirige immédiatement vers le point suivant, sous l'impulsion de l'aiguille. Comme le suggère Fatima Mernissi, la broderie valorise les aspirations des femmes: en donnant à leur imagination suffisamment d'espace pour fleurir, elles brodent non seulement leurs désirs refoulés, mais c'est aussi l'occasion d'en discuter et de songer à leurs ambitions non réalisées. Beaucoup de femmes que j'ai rencontrées viennent de milieux plutôt paysans, soit du Rif de Damas, tel Wadi Barada, Rif Homs, Rif Halab ou Hama, de Deir- El Zor, ou de petites villes à la frontière avec la Turquie. Ces femmes en particulier, selon les groupes que j'ai rencontrés, se contentent de très peu de moyens pour vivre, sans rien espérer d'autre qu'un nouveau-né une fois par an ou tous les deux ans. Lorsque la guerre a commencé, et que leurs maisons ont été détruites, ces femmes ont tout perdu. Les grandes maisons entourées d'espaces verts qui formaient « leur fief » ont toutes été détruites. Elles ont perdu leurs parents et leurs voisins! Je pense que tôt ou tard, elles vont remettre en question les besoins essentiels à leur survie et leur éthique. Comme auparavant, les hommes continuent à travailler à Beyrouth, la seule différence étant qu'ils vivent de nouveau en couple avec leurs femmes, au Liban, dans des conditions encore très difficiles.

 

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Mounira Al Solh, Chahroura, from I Strongly Believe in Our Right to Be Frivolous. Courtesy the artist and Sfeir-Semler Gallery Beirut & Hamburg.
Mounira Al Solh, Chahroura, from I Strongly Believe in Our Right to Be Frivolous. Courtesy the artist and Sfeir-Semler Gallery Beirut & Hamburg.

 

 

Je voudrais aussi mentionner un autre exemple ici. J'ai rencontré une femme étonnante de Homs, Um Mohammad. Son mari qui a travaillé comme ingénieur, est maintenant à la retraite. Elle m'a dit que juste avant 2011, elle a finalement été en mesure de trouver tout ce dont elle avait besoin pour faire la cuisine. Et avec son mari, ils ont réussi à acheter deux maisons, après plusieurs d'années d'épargne. Ils avaient donc un appartement en ville et une maison dans le village.

— « Je pouvais enfin trouver tout ce dont j'avais besoin dans ma cuisine. Vous auriez pu me demander tout ce que vous voulez, il suffisait que j'ouvre un placard pour vous le trouver. »

Je fus très touchée par cela, et je me suis dit que c'était en fait une bonne manière de mesurer notre « bonheur ». Êtes-vous vraiment en mesure d'acheter tout ce dont vous avez besoin pour votre cuisine ?

Um Mohammad a aujourd'hui perdu toutes ses maisons, et les quelques personnes laissées dans sa ville subissent la faim, l'isolement, la pénurie de médicaments et d'eau, etc.

 

 

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Mounira Al Solh, Bana, from I Strongly Believe in Our Right to Be Frivolous. Courtesy the artist and Sfeir-Semler Gallery Beirut & Hamburg
Mounira Al Solh, Bana, from I Strongly Believe in Our Right to Be Frivolous. Courtesy the artist and Sfeir-Semler Gallery Beirut & Hamburg
    

 

 

Elle habite actuellement le camp de Sabra et Chatila avec les membres de sa famille, en attendant un cessez-le-feu pour rentrer chez eux. Elle refuse de fuir par mer vers l'Europe, et ne permet pas à ses enfants ou à son mari de le faire. J'ai un profond respect pour son éthique et ses capacités de survie. Elle garde sa petite maison à Sabra et Chatila très soignée et propre. Quand je lui rends visite, j'ai envie d'y rester pour toujours, à cause de l'énergie pacifique qu'elle et tous les membres de sa famille répandent autour d'eux.

Afin de réaliser ces 150 broderies, j'invite les femmes comme Um Mohammad à travailler avec moi et à m'aider à coudre les portraits des gens que j'ai dessinés ou des objets avec lesquels ils désirent être dépeints. Nous formons des cercles et travaillons ensemble dans mon studio chaque fois que possible. Cela devient comme un emploi pour les femmes. Je voudrais pouvoir les « employer » à temps complet, mais mes moyens sont limités et mon rythme se révèle plus lent que prévu. Chaque portrait nécessite beaucoup de réflexion avant d'être réalisé, et avant que je ne puisse décider quoi écrire pour cette personne, ou ce qu'il faut ajouter comme objets autour d'elle/lui. Chaque portrait brodé reflète un personnage ; il doit avoir du sens, même si parfois je décide de romancer certains éléments. De plus, lorsque vous brodez, vous devez être minimaliste, la quantité de travail doit avoir un sens. Avant de donner du travail aux femmes, je dois être très claire sur ce que je veux, et je dois les encourager à être plus chaotiques dans leur style de couture.

Parfois, je leur rends visite chez elles pour leur apporter plus de travail et à certaines occasions, je rencontre les membres de leur famille qui me demandent aussi de les esquisser, et je le fais volontiers. Il est difficile pour moi de rencontrer quelqu'un que je ne connais pas très bien et d'en faire un portrait intéressant ; c'est intimidant de dépeindre quelqu'un que vous connaissez à peine, et j'essaie de ne pas le faire ; je suis incapable de faire un portrait satisfaisant dans ce sens. Rencontrer plusieurs fois chaque personne que je dessine me semble crucial et plus important que de rencontrer d'autres membres de sa famille et de les dessiner.

 

 


 

 

 


 

Je dessine beaucoup de gens qui ont fui la Syrie, mais tous ne sont pas des réfugiés. Beaucoup de ceux qui sont à Beyrouth se rendent dans leur ville d’origine en Syrie de temps à autre, lorsqu’ils le peuvent. Par exemple, ils préfèrent aller chez leur médecin là-bas. Le médecin au Liban est si cher, tandis qu'en Syrie, ces services sont presque gratuits. Donc pour ceux qui ne sont pas directement en danger ou pour ceux qui le désirent, ils se rendent dans leurs villes ou villages lorsque cela est possible, rendent visite à leurs parents, vont chez le médecin et renouvèlent leurs papiers, etc.

 

 

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Mounira Al Solh, Ibrahim, from I Strongly Believe in Our Right to Be Frivolous. Courtesy the artist and Sfeir-Semler Gallery Beirut & Hamburg
Mounira Al Solh, Ibrahim, from I Strongly Believe in Our Right to Be Frivolous. Courtesy the artist and Sfeir-Semler Gallery Beirut & Hamburg

 

Ce travail me permet de rencontrer des personnes venant de divers horizons, des personnes ayant des croyances différentes, des langues et des visages variés et issues de classes sociales différentes. Ce qui est étonnant et qui est commun à tous et que je veux voir en eux, est leur résilience. Ayant grandi en temps de guerre, je voudrais continuer à témoigner de la capacité des gens à reconstruire leur vie à nouveau malgré ce qui leur arrive et sans rien abandonner. Je me suis toujours plus intéressée aux différents aspects de la survie, en parallèle à la guerre. Et récemment, je me suis promis que les textes sur les broderies devraient révéler une telle résilience. Je n'ai pas évoqué cet aspect pour les dix premières broderies, mais c'est seulement en les faisant que j'ai compris ce que je voulais vraiment.

En Novembre 2015, j'ai organisé un déjeuner pour un groupe de quarante-deux personnes, composé de femmes avec leurs enfants ou de femmes avec leurs petits-enfants (dans ce cas, les enfants étaient orphelins). Puis nous avons été reçus pour un déjeuner par Kanza wa Sunbula, un programme local libanais qui soutient les personnes ayant des besoins spéciaux.
Les deux groupes se sont rassemblés au Liban pour une journée dans un nouvel emplacement où est basé Kanza wa Sunbula, dans une ville montagneuse entourée de pins.

La rencontre entre les deux groupes s'est faite autour de danses et de chants. Les enfants ont reçu des masques et nous avons joué. J'ai aussi immortalisé ce jour-là et filmé chaque famille séparément. C'était impossible d'accueillir 42 personnes et de les dessiner en même temps. Parce qu’elles sont présentes dans les vidéos, je suis maintenant capable de faire des dessins plutôt réalistes qui pourraient représenter la substance essentielle des 150 prochains dessins, après avoir fini les broderies en cours.

Le groupe s'est réuni en collaboration avec l'association syrienne Basma & Zeitouna dont la branche de Beyrouth est basée au camp de Sabra et Chatila. Avec leur aide, nous avons rassemblé toutes les familles de Sabra et Chatila à Broumana. Ce fut pour tous une belle journée. 

 

 

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Mounira Al Solh, moustache man, from I Strongly Believe in Our Right to Be Frivolous. Courtesy the artist and Sfeir-Semler Gallery Beirut & Hamburg.
Mounira Al Solh, moustache man, from I Strongly Believe in Our Right to Be Frivolous. Courtesy the artist and Sfeir-Semler Gallery Beirut & Hamburg.

 

 

 

Il y a environ 12.000 familles syriennes qui ont été forcées de s'installer dans le camp à cause de la guerre. Certains de ces réfugiés sont des Syriens qui ont fui le camp de Yarmouk ; mais en fait, ils sont Palestiniens nés et grandi en Syrie. À Sabra et Chatila, les Palestiniens vivent depuis des décennies dans des conditions très difficiles.

Les « nouveaux venus » Syriens (y compris les « Syriens Palestiniens ») ont espoir de quitter le camp le plus tôt possible. La nuit, ils sont souvent témoins de fusillades, de diverses factions rivales dans la région. Très souvent, des coupures d'électricité et d'eau se produisent.

Beaucoup de ces femmes espèrent quitter le Liban, idéalement pour retourner dans leur pays d'origine ou pour rejoindre leurs maris en Europe, après que ces derniers soient partis par la mer. Pour autant que je sache, certaines familles ont été « accueillies » par l'État canadien ; c'est le cas d'une femme étonnante venant de Kobani que j'ai rencontrée, qui parle kurde, turc et arabe. Je l'ai dessinée, elle et ses deux filles et elle m'a demandé de broder le drapeau kurde.

Je joins ici quelques photos pour montrer quelques-uns des portraits brodés, quelques photos de notre rencontre au cours de la journée de déjeuner et d'autres personnes de mon studio, en pleine séance de travail avec Um Abdo et Um Mohammad.

 

 

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Mounira Al Solh, sewing machines man, Aleppo, from I Strongly Believe in Our Right to Be Frivolous. Courtesy the artist and Sfeir-Semler Gallery Beirut & Hamburg.
Mounira Al Solh, sewing machines man, Aleppo, from I Strongly Believe in Our Right to Be Frivolous. Courtesy the artist and Sfeir-Semler Gallery Beirut & Hamburg.

 

 

Je tiens à remercier Rania Jaber pour nos discussions sur les détails conceptuels de ce travail et pour m'avoir aidée à clarifier et à développer de nombreux aspects. Ma profonde gratitude à Ghassan Hammash, Sari Moustapha, Julia Jamal, Nivine Diab Sukkari, Israa Shahrour et Mona Fattaleh pour m'avoir aidée à entrer en contact avec beaucoup de gens et à réaliser le déjeuner avec Basma & Zeitouna. Je tiens également à remercier Hanan Bdeir el Solh, Ritta Maalouf, Nadia Kharrat, Chadia Maqsad, Reva Fneiche ainsi que toute l'équipe Kanza wa Sunbula et ses résidents, et l'Institut Al Amal pour les personnes handicapées, d'avoir accueilli les familles dans leur nouveau local dans Broumana, pour une journée. Ce jour-là, le soutien moral et la concentration de Firas Hallak derrière la caméra, pour immortaliser ce qui se passait était d'une importance capitale, je lui suis tellement reconnaissante.

Je suis aussi très reconnaissante envers Nesrie KHODRE qui m’a permis d'utiliser le bureau de son père à Raouché ; je me le suis appropriée comme mon studio et j'y ai travaillé sur grand nombre des portraits et broderies. En outre, je voudrais mentionner et remercier toutes les femmes qui m'ont aidée jusqu'à présent à réaliser les broderies, Um Mahmoud, Um Abdo, Um Israa et Um Joumaa. Je suis aussi très reconnaissante envers les nombreuses personnes qui ont accepté de poser pour moi et qui ont eu la patience d’être dessinées. Sans leur patience et leur ouverture à mon travail, je n'aurais pas pu faire ces portraits.

Je suis également profondément reconnaissante à Mofradat (anciennement YATF) et à la Fondation Kamel Lazaar pour son soutien à mon projet, et pour m'avoir progressivement aidée à le réaliser. Je remercie aussi le Fonds Mondriaan aux Pays-Bas d'avoir soutenu ma pratique artistique lors de ce projet.

Et je suis toujours à la recherche de plus de soutien pour poursuivre ce travail.

« O habitants de ma chanson : ayez confiance en l'eau » et je m'endors transpercé et couronné par mon lendemain ...
J'ai rêvé que le cœur de la terre est plus grand que sa carte, plus clair que ses miroirs et ma potence.
« Now As You Awaken », Mahmoud Darwish, traduit de l'arabe vers l'anglais par Omnia Amin et Rick London.

 

 

 

 

 

À propos de l'artiste

Le travail visuel de Mounira Al Solh englobe la vidéo, la peinture, la broderie et la performance. L'intégration des thèmes sociaux et politiques ancrés dans la vie quotidienne se reflète dans la recherche, ainsi que dans la production, la présentation du travail et dans le rôle d'enquêteur de Mounira. L'art de Mounira Al Solh aspire à poser de grandes questions dans des espaces réduits, fonctionnant selon la notion de Ginzburg de la micro histoire. L'humour fait étonnamment partie intégrante du travail de l'artiste, masquant le traumatisme par le rire, moyen de le traiter.

En tant qu'éditeur du magazine NOA (Not Only Arabic), un geste performatif coédité avec des collaborateurs comme Jacques Aswad et Mona Abu Rayyan, et de l'école de langue NOA (avec Angela Serino), Al Solh explore des sujets tels que la trahison, l'arrestation, la fragmentation du langage et de la schizophrénie dans le dialogue avec les artistes et les écrivains.

Son travail a été exposé à la Biennale de Venise, Galerie Sfeir-Semler, Beyrouth ; Kunsthalle Lisbonne, Portugal ; Art in general, New York ; Pavillon libanais à la Biennale de Venise ; Homeworks, Beyrouth ; Le New Museum, New York ; Haus der Kunst, Munich ; Manifesta 8, Murcia, Espagne ; La Galerie d'art Guilde, Mumbai ; Stedelijk Museum Bureau Amsterdam, Pays-Bas ; Al Riwaq Art Space, Manama, Bahreïn ; Institut Kunst-Werke pour l'art contemporain, de Berlin et de la 11e Biennale internationale d'Istanbul.

En 2003, elle a reçu le Prix de Peinture Kentertainment au Liban et sa vidéo « Rawane's Song » a reçu le prix du jury au VideoBrasil en 2007. Elle est lauréate du prix Uriot à la Rijksakademie, et a été nominée pour le Prix Volkskrant aux Pays-Bas en 2009. Plus récemment, elle a été finaliste pour le Prix Art groupe Abraaj 2015.

Mounira Al Solh a étudié la peinture à l'Université libanaise de Beyrouth (LB) et les beaux-arts à l'Académie Gerrit Rietveld à Amsterdam (NL), où elle était également résident de recherche à la Rijksakademie en 2007 et 2008.

Al Solh est aussi professeur invitée dans diverses écoles d'art aux Pays-Bas et à Beyrouth, et elle est représentée par la Galerie Sfeir-Semler, à Beyrouth et Hambourg. Elle vit et travaille entre Amsterdam et Beyrouth.

Mounira Al Solh est une artiste libanaise. Elle est diplômée en peinture de l’Université Libanaise et a continué son parcours à la Rietveld Academy (beaux-arts). Son travail visuel rassemble vidéo, peinture, broderie et performance. A travers ces pratiques, l’artiste enquête sur des thèmes sociaux et politiques qui sont ancrés dans notre vie quotidienne. Ses projets aspirent à poser de grandes questions dans des espaces très réduits, fonctionnant selon la notion de Ginzburg de la micro histoire. L'humour fait étonnamment partie du travail de l'artiste, qui n’hésite pas à traiter le traumatisme par le biais du rire. En tant qu'éditeur du magazine NOA (Not Only Arabic), un geste performatif coédité avec des collaborateurs comme Jacques Aswad et Mona Abu Rayyan, et de l'école de langue NOA (avec Angela Serino), Al Solh explore des sujets tels que la trahison, l'arrestation, la fragmentation du langage et de la schizophrénie dans le dialogue avec les artistes et les écrivains.
Son travail a été exposé à la Biennale de Venise, Galerie Sfeir-Semler, à Beyrouth ; au Kunsthalle Lisbonne, Portugal; Art in general, New York; Pavillon libanais à la Biennale de Venise; Homeworks, Beyrouth; Le New Museum, New York; Haus der Kunst, Munich; Manifesta 8, Murcia, Espagne; La Galerie d'art Guilde, Mumbai; Stedelijk Museum Bureau Amsterdam, Pays-Bas; Al Riwaq Art Space, Manama, Bahreïn; Institut Kunst-Werke pour l'art contemporain, de Berlin et de la 11e Biennale internationale d'Istanbul. En 2003, elle a reçu le Prix de Peinture Kentertainment au Liban et sa vidéo « Rawane's Song » a reçu le prix 2007 du jury au VideoBrasil. Elle est lauréate du prix Uriot à la Rijksakademie, et a été nominée pour le Prix Volkskrant aux Pays-Bas en 2009. Plus récemment, elle a été finaliste pour le Prix Art groupe Abraaj 2015.


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