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L'aventure de «The Lebanese Rocket Society» a commencé, au début des années soixante, à l'Université arménienne Haigazian de Beyrouth où un groupe d'étudiants, dirigé par un professeur de mathématiques, Manoug Manougian, a lancé avec succès la première fusée de la région. Entre 1960 et 1967, plus de dix roquettes portant le nom de Cedar, ont été conçues, fabriquées et lancées, devenant de plus en plus performantes et s'élevant à plus de 600 kilomètres au fil du temps. Ce projet, qui vise à «concevoir et lancer des fusées pour étude et exploration de l'espace» a été grandement populaire à l'époque et a fait les premières pages des journaux. En 1964, une série de timbres reproduisant la fusée Cedar IV a été publiée.

 

 

Le projet de l'espace a été brutalement interrompu après la guerre de 1967 entre Israël et les armées arabes, et son histoire a été totalement oubliée. Les documents, photos et surtout les films concernant le projet ont pratiquement disparu du Liban, et principalement de notre «imaginaire».

 

Le projet comprend à ce jour un long métrage documentaire, The Lebanese Rocket Society, l'étrange histoire libanaise de la course à l'espace, et une série d'installations d'art qui rappellent cette aventure spatiale oubliée, évitant la tentation de nostalgie et essayant, par des moyens performatifs, de la réactiver dans l'époque actuelle.

Le projet explore les représentations dominantes et celle que nous avons de nous-mêmes, questionnant les grands événements historiques et les mythologies de ces années: le panarabisme et ses transformations après la défaite de 1967, ainsi que la guerre froide, la conquête de l'espace, les grandes idées révolutionnaires et l'aspiration à la science, la modernité et la contemporanéité.

 

Dans le cadre des projets de développement de la Fondation Kamel Lazaar, nous allons commencer la recherche pour la conception d'un livre sur ce projet, qui sera la dernière partie du projet The Lebanese Rocket Society et qui comprendra une série d'entretiens avec des historiens, des philosophes, des anthropologues, des artistes, des critiques. Au total, le livre explore non seulement le film et les projets artistiques mais aussi les questions historiques, politiques et esthétiques des années 60, le présent mais aussi la science-fiction, anticipation et  notre relation à l'avenir.

 

Délai d'exécution du projet: La recherche sur le livre a commencé en septembre 2013.

À propos de l'artiste

Joana Hadjithomas & Khalil Joreige, Photo Souvenir Arz. Courtesy of the artists.

Joana Hadjithomas et Khalil Joreige travaillent ensemble comme réalisateurs et artistes et produisent des travaux cinématographiques et visuels. Durant les 15 dernières années, ils se sont focalisés sur les images, les représentations et l'histoire de leur pays d'origine, le Liban et ont questionné la fabrication des imaginaires dans la région. Ensemble ils ont réalisé les courts métrages Khiam 2000-2007 (2008), El Film el Mafkoud (The Lost Film) (2003) et d'autres comme Al Bayt el Zaher (1999) ou A Perfect Day (2005). Leur dernier film, Je Veux Voir (I Want to See), avec Catherine Deneuve et Rabih Mroue, est passé en premier au festival de Cannes de 2008. Leurs films ont reçu de multiples prix dans des festivals internationaux.

Joana et Khalil créent aussi des installations photographiques comme Faces, Lasting Images, Distracted Bullets, The Circle of Confusion, Don't Walk, War Trophies, Landscape of Khiam, A Faraway Souvenir et le projet multifaces Wonder Beirut. Leurs œuvres ont été exposées dans des musées, des biennales et des centres culturels à travers le monde, lors d'expositions personnelles ou collectives. Leurs œuvres sont aussi présentes dans de nombreuses collections comme au Musée d'art Moderne de la Ville de Paris; la FNAC France; le Guggenheim Museum, New York; le Centre Georges Pompidou, France; le V&A London, la Sharjah Art Foundation, UAE parmi d'autres.

En 2012 ils ont reçu le prix Abraaj Capital Art avec l'œuvre intitulée A Letter Can Always Reach Its Destination. En 2012, ils présentent leur documentaire The Lebanese Rocket Society, the Strange Tale of the Lebanese Space Race ainsi qu' une série d'installations artistiques à partir du projet spatial des années 60.

Ils vivent entre Beyrouth et Paris.


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