« Ce vide, voilà ma réponse » présente un ensemble de dessins et une installation audiovisuelle qui s'articulent autour d'une école primaire de la région d'El Kef, en Tunisie. Ces œuvres fantomatiques tournent autour des idées de temps et d'espaces abandonnés, indiquant un moment où un changement crucial a eu lieu ; où l'ère des promesses et des possibilités a pris fin, supplantée par le monde dépeuplé d'un avenir technologique immatériel. C'est à ce moment-là que nous pouvons pressentir un monde après les gens. Le titre même de l'exposition, tiré d'un poème d'Henri Michaux, fait allusion au silence et au vide accablants qu'offrent en réponse les monuments modernes en ruine.
Le protagoniste central de l'exposition est l'école primaire Eddir, construite vers 1969 dans la région du Kef en Tunisie et abandonnée en 2017. Construite pendant la période faste de la présidence de Bourguiba, elle était mal équipée pour survivre jusqu'à aujourd'hui.
L'installation audiovisuelle, 1996 : nous l'avons déjà détruit, met en lumière un aspect crucial de l'exposition, celui du temps. À travers de longues prises de vue délibérées de l'école, entrecoupées d'enregistrements audio de conversations entre l'artiste et deux générations de travailleurs qui ont vécu dans l'école et l'ont entretenue, émerge une notion du temps entre celui de la vie humaine et celui de l'au-delà.
Biographie de Ali Tnani
Né à Tunis en 1982, Ali Tnani est un artiste plasticien. Il vit et travaille à Tunis. Il est diplômé de l’Institut supérieur des Beaux-Arts de Tunis où il obtient par la suite son master. Depuis, il a fréquemment exposé et participé à des programmes de résidences artistiques internationales. "Trace, Espace, Données" : voici quelques mots-clés qui gravitent autour de la pratique artistique d’Ali Tnani. Cette pratique l’amène à exploiter divers médias et formats tels que la photographie, le dessin ainsi que l’installation sonore et le film documentaire. Parmi ses travaux/ réalisations, on compte l’installation en réseau "Data Trails" (2014-2016) et le film documentaire "Even The Sun Has Rumors" (2017). Il a réalisé plusieurs expositions personnelles et collectives en Tunisie et à l’étranger dont "Dans l’intervalle entre monument et document", une exposition personnelle à la Galerie Elmarsa à Tunis et à Dubaï (2017-2018); "A new Humanity" à Dakar, au Sénégal (2018); "Climbing Through The Tide", à la Station d’art B7L9, Tunisie (2019); l’exposition "El Kazma", lors de la manifestation "L'Heure d’Hiver" en Belgique (2020) et "The Upshot of Trans-affective Solidarity" au "Motorenhalle, “Centre for Contemporary Art" à Dresde en Allemagne (2021).